Contexte Tarkin

Les Tarkins ont été les premiers à se réfugier dans les souterrains, sous l'impulsion de leur leader auto-proclamé, Edgard Elvick Wattson. Notre homme, géologue de son actif et passionné de botanique, a permis a son peuple de survivre les premiers temps, leur indiquant de quoi ils pouvaient se nourrir, quels matériaux ils pouvaient utiliser, où ils pouvaient construire. Adulé, il fut rapidement désigné comme monarque et devint le Roi Elvick Ier, fondateur d'une lignée encore au pouvoir aujourd'hui. La première prérogative fut de demeurer unis, de maintenir l'ordre et l'équilibre. Pour cela, une force de police répressive, la garde royale, fut crée. Les talents des architectes furent ensuite mis à l'œuvre pour bâtir les prémices de ce qui deviendrait la plus grande cité souterraine, Néo-Utopia. Depuis, les Tarkins ont surveillés l'évolution d'Ubhara à la surface. Quand les ingénieurs apprirent que l'air était de nouveau respirable et que le climat retrouvait un semblant de stabilité, ils se sont vu museler : la royauté ne voulait pas que les Tarkins remontent à la surface, préférant conserver tous les avantages liés à leurs rangs. La reine actuelle, Kaitlyn II, a du faire face à l'invasion des démons en renforçant considérablement les effectifs de la garde royale, tout en conservant l'ordre ébranlé par les anti-royalistes, de plus en plus nombreux. Mais, alors qu'elle se concentrait sur le maintien de son pouvoir absolu, la curiosité de la reine fut piquée à vif par une étonnante découverte : l'ébenelle, minerai dont les propriétés uniques permettraient de produire de l'énergie et de l'acier d'une qualité jamais égalée. Un minerai disponible uniquement à la surface...il était grand temps pour les Tarkins de reconquérir ce monde qui se devait d'être leur.

La société Tarkin est des plus inégalitaires, et cela se répercute sur l'architecture globale de Néo-Utopia, leur cité-monde. Bâtie au cœur d'une cavité titanesque, de cuivre et de rouille, elle est divisée en quatre zones distinctes, séparées par de hauts murs. Au centre se trouve le palais royal, édifice vertical dont la pointe domine cet univers auburn. Les rares privilégiés ayant accès à la cour y vivent. En sa périphérie, les quartiers aisés, où résident les contremaîtres, agriculteurs et ingénieurs, trois professions essentielles à la survie du peuple Tarkin. Le troisième district contient les ateliers des ingénieurs, usines et autres manufactures où les matières premières sont transformées. Plus en marge encore, le quatrième quartier et dernier quartier est résidentiel. Tous les travailleurs lambda y vivent, dans des conditions souvent précaires. Le seul moyen de passer d'un quartier à l'autre est d'emprunter l'un des nombreux trains aériens. Des contrôles étant effectués au passage de chaque mur, il est presque impossible pour les résidents du quartier populaire d'aller au-delà des usines. Tout autour de Néo-Utopia, des cages d’ascenseur sont installées pour descendre dans les mines ou les champs. Grâce à d'imposantes poulies automatisées, les ressources peuvent alors remonter avant d'être emmenées directement dans les hangars de la troisième zone.

Malgré une forte régression durant le premier siècle, faute de ressources et de savoir-faire, les Tarkins ont vu leur technologie se détériorer petit à petit, jusqu'à parvenir à reconstruire d'anciennes inventions, et à en créer de nouvelles. La plus notoire est le bracelet d'identification. Individualisé, il sert à la fois de carte de crédit et de papier d'identité. Son utilisation n'est possible que par son propriétaire, les ingénieurs étant parvenus à mettre au point un système de reconnaissance ADN. La plupart des appareils Tarkins fonctionnent grâce à l'énergie électrique, au pétrole ou au gaz, ces deux derniers abondants dans les réseaux de galeries dont la plupart son encore inexplorées. L'éclairage se fait quant à lui par le biais des phosphèrs, une variété de champignon lumineux qui continue d'émettre sans s'épuiser, même une fois arraché. Haute technologie ne dit pourtant pas bonnes conditions de vie. Tout ce qui a été développé jusqu'à lors tient effectivement plus de la survie que du confort. Le manque de plumes, par exemple, a engendré une baisse drastique de l'épaisseur des matelas et oreillers. De même les rues ne sont pas propres, les bâtiments délabrés, les loisirs moindres...du moins pour la classe populaire. Avant de rejoindre les souterrains, les futurs Tarkins ont sauvé tous les ouvrages qu'ils ont pu emporter. Ainsi, de nombreuses bibliothèques publiques ont vu le jour, bien que la plus impressionnante reste celle du palais royal.

Le savoir et l'ingéniosité ont une place de choix dans le mœurs. L'important n'est pas l'effort fourni, mais l'efficacité et plus encore le cercle relationnel. Les membres de la cour peuvent à loisir recommander leurs connaissances pour les faire vivre dans le second district, ce qui les rend très convoités à travers Néo-Utopia. Culinairement parlant, la plupart des préparations sont à base de champignons, dont la culture est aisée à mi-profondeur. Crus, cuits, en bouillie, grillés, ils se déclinent sous toutes les formes imaginables, ce jusqu'à l'alcool. Abondants, tous les produits à base de mycètes sont gratuits mais limités. Ils ne peuvent être consommés uniquement dans les bar-restaurants que l'on trouve à chaque coin de rues, sous forme de rations quotidiennes accordées en scannant son bracelet d'identification. Après vingt-trois heures, tous les excédents journaliers impossible à réutiliser sont distribués aux mangeurs nocturnes, à volonté. De fait, ceux avides de boisson fermentée se retrouvent souvent agglomérés dans ces établissements au beau milieu de la nuit, malgré le goût infect du breuvage. L'apport en protéine provient quant à lui de deux sources principales : les taupes, et les lombrics géants, dont la circonférence dépasse parfois les vingt centimètres pour plusieurs dizaines de mètres de long. Malgré l'aspect peu ragoutant, ils constituent un met délicat distribué uniquement pour de très rares occasions dans le quatrième district.

Détails supplémentaires:

A - Les professions:

Dans la société Tarkin, la monnaie ne sert pas à se nourrir, des rations étant distribuées pour tous les repas de la journée. Du salaire dépendra en revanche l'habitation et les loisirs que chacun peut s'offrir. Ces salaires ne sont pas déterminés à partir d'un modèle méritocratique ; ils le sont arbitrairement. La reine décide d'un montant en Watt qui correspond à chaque métier, et selon l'efficacité de son labeur, le travailleur gagne un pourcentage de cette somme. S'il se révèle particulièrement efficace, il peut se voir augmenté. Dans la plupart des cas, la hiérarchie est la suivante : le régent décide des salaires (en l’occurrence Kaitlyn II), les grands contremaîtres jugent sur le terrain l'efficacité des travailleurs, les contremaîtres supervisent ledit travail, et les employés l'effectuent. Ces emplois sont multiples, et voici la liste, dans l'ordre décroissant, des mieux payés et donc plus gratifiant socialement :

-Ingénieur : L'une des rares professions où la hiérarchie ne s'applique pas, étant donné que l'ingénieur n'a que la reine au-dessus de lui.
-Contremaître Agriculteur
-Officier
-Main d'œuvre en ingénierie
-Restaurateur
-Contremaître de chantier
-Main d'œuvre en agriculture
-Maître-voyage : Sorte de contrôleurs dont le rôle est de vérifier le bracelet d'identification de chacun au passage entre les murs des différents districts.


B - Les technologies:

Ci-dessous, une liste non-exhaustive des technologies maîtrisées ou non par les Tarkins:

-Électricité : Oui.
-Télévision :Oui, mais aucune émission n'y passe: on peut uniquement s'en servir pour regarder de vieux DVD.
-Radio : Oui, quelques émissions y passent de temps en temps.
-Téléphonie : Oui, mais uniquement fixe.
-Ordinateur : Oui.
-Internet : Non.
-Studio d'enregistrement (vidéo) : Non.
-Studio d'enregistrement (audio) : Oui, mais l'usage est réservé aux émissions radio ou aux annonces qui passent à intervalle régulière dans les rues de Néo-Utopia.
-Support CD : Oui.
-Véhicules motorisés : Oui.
-Navires : Non.
-Voies ferrées : Oui.
-Véhicules volants : Non.
-Ophtalmologie : Oui.
-Teinture (cheveux) : Oui.
-W.C : Oui.
-Eau courante : Oui.
-Eau chaude courante : Oui.
-Gaz (usage ménager) : Oui, mais c'est en soi inutile dans le quatrième district puisque les gens de la plèbe ne se nourrissent qu'aux bars restaurants.
-Réfrigérateur : Oui, mais tout aussi inutile que le gaz ménager.
-Congélateur : Oui, utile pour conserver la viande lorsqu'il s'agit de la ressortir pour les grandes occasions.
-Métallurgie : Oui.
-Système bancaire : Oui.

La société Tarkin n'a pas été bâtie sur des valeurs égalitaires et le revendique pleinement. Cela s e ressent à travers la qualité de vie des différentes classes, les décisions arbitraires des dirigeants, et même le système scolaire. Celui-ci est différent selon le district de résidence des jeunes élèves. Pour autant, quiconque conserve une chance de s’anoblir par l'effort et le savoir, aussi un socle commun existe-t-il. Ainsi, si les précepteurs et structures ne sont pas les mêmes, les enfants de tous les districts reçoivent un enseignement relativement similaire durant leur toute jeunesse. Ils apprennent à lire, écrire, compter, ont des leçons d'histoire et de biologie élémentaire. Tout le nécessaire à la compréhension du mode de vie Tarkin leur est inculqué. C'est par la suite que le clivage grandit, car les études deviennent payantes.

Pour les roturiers du second district, des programmes très volatiles sont proposés, pour que les élèves puissent devenir ouvriers dès leur sortie de l'école, vers leur quinzième anniversaire. On les nomme « professionnalisation ». S'ensuit une période d'essai qui se conclut la plupart du temps par un emploi à temps plein. Très répandu, peu coûteux, ce type d'étude a l'avantage de ne pas laisser l'avenir incertain, mais ne promet guère d'élévation sociale. Il arrive qu'au lieu d'aller s'asseoir sur les bancs de ces formations semi-professionnelles, les jeunes Tarkins soient directement pistonnés au sein d'entreprises diverses par leurs parents proches.

Le cran supérieur constitue un équivalent à moindre échelle des universités. Ces structures sont les « formations ». Par groupes étendus, les étudiants qui ont pu payer un coût d'entrée salé peuvent se pencher en détail sur plusieurs sujets de leurs choix, qui vont de l'administration à l'agriculture en passant par la finance et l’ingénierie. Dans certaines branches, on y forme également de futurs sous-officiers voire officiers de la garde royale. Les professeurs, de moindre réputation, sont toutefois des professionnels qui inculquent un véritable savoir. Ces études sont difficiles, ne pourvoient pas assurément de postes, mais permettent à n'importe qui de prétendre à une véritable éducation. Bien que cela soit rare, des contrats de faibles durée sont parfois signés entre les jeunes étudiants et les secteurs avec lesquels ils sont mis en contact durant les études. Celles-ci se finissent vers la majorité, soit entre dix-sept et vingt ans.

Enfin, réservée aux nobles, les « hautes écoles » sont un équivalent des formations, si ce n'est que les effectifs sont beaucoup plus réduits. Tout le monde y est accepté pour peu de déverser la somme nécessaire, et les enseignements y sont d'une qualité inégalée. Un poste de contremaître ou d'officier est presque assuré pour quiconque va jusqu'au bout des études, lesquelles se terminent elles aussi aux alentours de la majorité.

Il est possible pour les nobles les plus éminents d'aller vers des élèves du quatrième district et des les parrainer, auquel cas ils peuvent leur payer études et logement dans le second district. Cet acte de générosité est en général très bien perçu et apporte prestige et notoriété.

Tribunaux et prisons existent à Néo-Utopia. Les procès ne sont pas ouverts au public et sont présidés par sept juges. N'importe qui peut devenir juge à condition d'avoir un casier judiciaire vierge et de faire partie de l'aristocratie. Le chef d'accusation est annoncé, et l'accusé doit se défendre lui-même. Il a une demi-heure pour exposer sa version des faits, et nul n'est en droit de le couper durant cette période. Une fois cela fait, les juges s'isolent et les témoins passent devant eux, un par un. Ils ne peuvent communiquer entre eux jusqu'à que tous soient passés. Une fois cela fait, les juges se concertent pour une première fois et annoncent le verdict temporaire à l'accusé. Celui-ci peut une fois encore se défendre, et cette fois-ci les témoins peuvent intervenir également. Une fois cela fait, les juges se concertent une fois de plus et décident de la peine. Il en existe trois types :

-Incarcération
-Travaux forcés

-Exécution

Traditionnellement, l'exécution se fait par pendaison en public. Les travaux forcés sont quant à eux réservés aux peines très légères. Enfin, l'incarcération peut être de deux ordres : l'emprisonnement ferme, ou la réhabilitation. Dans le premier cas, l'accusé est envoyé derrières les barreaux et doit endurer des conditions de vies terribles. Un repas lui est servi para jour, et les geôliers font usage de la violence au moindre écart. Rien ne vient agrémenter le quotidien des prisonniers, qui sont souvent des meurtriers, des terroristes ou des dérangés mentaux. Les maisons de réhabilitation sont elles aussi des prisons, mais bien plus confortables. Les incarcérés y vivent avec dignité et suivent des formations pour être insérés dans la société Tarkin. Beaucoup finissent par rejoindre la garde royale. Si ils trouvent un poste au cours de leur pénitence et que leur conduite est exemplaire, les prisonniers sont libérés. Les peines d'emprisonnement peuvent aller d'un mois à une décennie. La monarchie Tarkin demeurant absolue, les membres de la famille royale peuvent prendre des décisions arbitraires sans respecter toutes ces règles.

Tuer un altérateur dont le démon est proche de l’éclosion n'est pas considéré comme un crime.