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 Erwan Sant

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Erwan Sant

Erwan Sant


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MessageSujet: Erwan Sant   Erwan Sant I_icon_minitimeJeu 8 Mai - 20:39

Le palais royal. Lieu prestigieux, il s’agissait sans aucun doute de la plus grande merveille sur Terre. Statues, fontaines, et multitudes d’œuvres d’arts se plaçaient dans une architecture des plus ingénieuses. En cet endroit, réservé à l’élite, se rencontraient les gens les plus prestigieux de Néo-Utopia. Même de loin, même lorsque l’on habitait quatrième district, on ne pouvait que s’extasier à la vue d’un tel chef-d’œuvre. Deux soldats imposants gardaient l’entrée de ce sanctuaire auréolé de gloire. Leur travail consistait d’avantage à renforcer l’importance du lieu dans lequel ils se trouvaient qu’à réellement monter la garde. Polémiquant sur un sujet des plus banals, ils s’interrompirent soudain lorsqu’un homme se présenta devant eux. Une vingtaine d’années, musclé, portant les cheveux bruns et longs, il n’était pas inconnu des deux sentinelles. Ses vêtements, un pantalon rapiécé, une chemise blanche et une veste grise des plus humbles était loin de convenir aux codes vestimentaires exigeants de ce lieu. Il portait à son épaule un sac en toile poussiéreux, dans lequel semblaient se trouver un amas d’outils lourds en acier trempé.

Les gardes ricanèrent un instant, face à l’apparence saugrenue du visiteur, puis l’un d’eux déclara :

- Retourne dans ton quartier, Tarkin. Nous n’acceptons pas les vagabonds comme toi.

Le jeune homme, s’attendant à ce genre de remarques répondit fermement : « je travaille ici. J’entame une commande spéciale pour la reine en personne. »

- On ne veut pas de toi ici, on t’as dit, crétin, alors déguerpis avant qu’on ne s’occupe de toi.

L’homme s’apprêtait à envoyer une réplique mordante à ce militaire abruti aux capacités intellectuelles réduites, lorsque leur supérieur arriva et intima au nouvel arrivant d’entrer. Passant entre les deux gardes avec un regard de défi, il franchit la grande porte du palais royal.

Interloqués, les deux gardes interrogèrent leur chef du regard.

- Cela fait près de deux mois que « le fantôme » a l’autorisation d’entrer, soldats ! Mettez vous à la page.

Le fantôme… Surnom des plus insolites, il venait du fait que l’homme en question, un certain Erwan Sant, n’apparaissais jamais plus de quelques instants aux yeux des puissants résidants du palais. De plus, il était à chacune de ses apparitions couvert d’une poussière blanche, résidu caractéristique du travail du marbre.

Traversant le dédale qu’étaient les nombreux couloirs de la gigantesque demeure de la famille royale, Erwan évita le regard de ceux qu’il croisait. Tout dans son attitude et son apparence montrait qu’il n’appartenait pas à ce milieu. Et les remarques des nobles tout autant que celles des serviteurs du palais le lui rappelaient régulièrement. Travaillant ici depuis des mois, le jeune homme avait fini par s’y habituer. Traversant un corridor gigantesque, il arriva jusqu’aux quelques marches qui le séparaient de son œuvre. Ces marches étaient un symbole bien spécifique pour lui. Il s’agissait de la contribution de son père dans ce glorieux édifice. Le vieil homme était d’une fierté sans nom, à chaque fois que son fils évoquait cet escalier. Tailleur de pierre, c’est lui qui avait insufflé chez son fils l’amour du travail du marbre. Il répétait sans cesse que cet escalier confectionné par ses soins était un héritage pour son fils, une œuvre simple et sans prétention qui permettrais à Erwan de s’élever aux plus hautes strates de leur grandiose civilisation. L’avenir allait bientôt lui démontrer qu’il avait raison.

Néanmoins, si il l’avait pu, il aurait désiré travailler dans son district, et ne franchir qu’une seule fois l’ouvrage de son père, lors de l’inauguration de la statue qu’il préparait. Malheureusement, la statue qu’il préparait était bien trop imposante pour qu’il puisse la déplacer du troisième district jusqu’au palais.

Le « Fantôme » franchit les portes de la salle qui serait d’ici quelques années dédiée à la contribution bienveillante de la reine Kaitlyn II à son peuple. Le jeune homme n’étais pas assez naïf pour croire à toute cette propagande, mais il était néanmoins honoré d’être celui qui avait été choisi afin de créer la pièce maitresse de cette exposition. Au centre de la pièce se trouvait sa création. Il se souvenait l’époque où il ne s’agissait que d’un énorme bloc de marbre blanc veiné. Il n’avait alors jamais vu matériau de cette qualité, et fut impressionné des moyens déployés par la couronne pour faire de cette salle un hommage à la reine. Il avait du rester des heures durant assis près du bloc, subjugué par sa perfection, et se demandant comment il parviendrait à faire de cette force brute de la nature quelque chose d’aussi grandiose. Après près d’une journée de contemplation, il avait enfin pris le courage de commencer son travail.

Aussi paradoxale que cela soit, il n’avait jamais rencontré son modèle. La reine, visiblement trop occupée, n’avait jamais daigné se montrer. Il se servait donc d’un moulage en plâtre miniature la représentant afin de donner à la statue ses traits. Il disposait de plus d’une peinture la représentant, qu’il gardait conservée sous un socle de verre, afin de protéger l’œuvre d’art de tous les éclats de marbre qui volaient lorsqu’il façonnait l’effigie de la reine.

Il avait commencé par inciser la roche avec son plus grand burin, afin d’éliminer le marbre superflu. Il s’agissait de loin de la partie la plus délicate. Un seul coup trop puissant, et le bloc pouvait se fissurer dans son intégralité, ce qui l’aurait rendu inutilisable. Lorsqu’il travaillait, de nombreux éclats de marbres allaient jusqu’à entailler son corps, et il était lors des séances particulièrement intensives couvert de la tête au pied de poussière de marbre. Cela ne le gênait pas, mais il se protégeait néanmoins avec un foulard au nez, afin de ne pas respirer trop de poussière.

Cette partie achevée, il commença à donner corps à la statue, utilisant graduellement des burins de plus en plus petits, allant jusqu’à utiliser des outils à peine plus grands que son petit doigt. Il s’agissait à ce niveau là plus d’un travail d’orfèvre que de sculpteur, mais Erwan tenait à ce que la création soit digne du matériau qu’il façonnait. Il souhaitait insuffler la vie au mastodonte de marbre. Comme si la statue pouvait soudainement prendre conscience d’elle-même et marcher parmi les hommes. Il devait pour obtenir ce résultat, redoubler d’effort sur toutes les parties de « chair » de sa statue.

Cette entreprise lui prenait un tel temps, qu’il dormait à peine ces derniers mois. Tout son esprit était focalisé sur sa création, et la plupart des mots qui sortaient de sa bouche étaient adressé à la statue qu’il façonnait. Il limitait ses relations sociales au strict minimum, considérant ces dernières comme une perte de temps. Echanger avec ses semblables lui manquait, bien sur, et une fois son œuvre terminée, il comptait bien s’excuser de son comportement auprès de ses proches. Et ce jour se rapprochait de plus en plus vite.

Erwan en était passé à la dernière étape de son œuvre : le polissage. Il frotta soigneusement sa statue avec un morceau de grès, travaillant plus particulièrement sur les zones de peau afin de leur donner le plus de réalisme. Humidifiant sa statue avec de l’eau, il répéta ensuite la même opération avec une pierre ponce, jusqu’à atteindre le résultat qu’il souhaitait. Il s’échina ainsi pendant près de deux jours, perdant toute notion du temps, se concentrant uniquement sur son travail. Epuisé, il recula de quelques pas pour observer son ouvrage.

Se tenait devant lui Kaitlyn II, toute de blanc revêtu. Près de trois fois plus grande que le jeune homme, la reine Tarkin observait son créateur avec un regard plein de noblesse et de compassion. Ses augustes traits reflétaient toute sa beauté à la perfection. Sa longue chevelure minérale tombait dans un dégradé jusqu’à ses reins. Un sourire bienveillant éclairait son visage. Elle était vêtue d’une robe vaporeuse, laissant apercevoir en toute décence un corps aux formes généreuses. Un bras droit délicat soutenait un bâton sculpté, orné d’une sphère de marbre aux nombreuses enjolivures. Le second reposait simplement le long du corps de la reine. Les jambes de la statue émergeaient du bloc de marbre, passant d’un aspect peu travaillé jusqu’à devenir aussi ressemblant que de véritables jambes.

Ce dernier détail était un choix réfléchi du « fantôme ». En laissant le marbre brut à la base de la sculpture, il prouvait à tout observateur que nul autre que la main d’un homme n’avait façonné ce chef d’œuvre.

Se rendant soudain compte de son épuisement, Erwan entra dans une petite salle adjacente à celle de sa statue. Il y avait disposé une paillasse dans laquelle il pouvait dormir lorsqu’il perdait, comme aujourd’hui la notion du temps. S’allongeant sur son lit improvisé, il sombra aussitôt dans les bras de Morphée.

Des sons s’élevaient de la pièce où reposait sa statue. Il semblait qu’une quinzaine de personnes s’y trouvaient, parlant bruyamment. Mais le sculpteur, en plein sommeil, n’entendit rien. Il se leva quelques heures plus tard. Passant une main dans sa barbe de trois jours, il se réjouit d’avoir enfin achevé son œuvre. Ouvrant la porte, il eut la surprise de tomber sur deux nobles. Encore assoupi, il déclara :

- Messieurs, j’avais bien précisé que je souhaitais que personne ne vois mon travail avant que je ne le présente moi-même à la reine…

Les deux hommes le regardèrent avec surprise. Ils ne s’attendaient visiblement pas à ce que le jeune homme sorte par un des placards. L’un, de grande taille le regarda avec un grand sourire. L’autre, bien plus petit que son compère l’observait avec un dégoût à peine dissimulé. Le grand prit la parole :

- Sculpteur Erwan Sant, nous avons bien pris en considération votre requête. La reine a observé votre chef d’œuvre tôt ce matin, en compagnie de toute la cour. Laissez moi vous transmettre de sa part ses majestueuses félicitations. Elle souhaite vous remercier personnellement pour le magnifique travail que vous avez effectué.
Le second prit aigrement la parole : « Votre entrevue avec la reine est prévu pour demain, après son repas. Tentez de trouver une tenue qui vous sierra plus que les loques que vous portez sur le dos. »
Ebahi, le jeune homme crut qu’il rêvait encore. Il s’inclina devant les deux hommes.

- C’est un grand honneur que me fait la reine. Je m’en vais me préparer à cette entrevue dès maintenant

- Je ne vous le fais pas dire…

Encore plein de poussière, le « fantôme » du palais rentra à la hâte chez lui. Une rencontre avec la reine. Etais-ce seulement possible ?
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Kharlène Pynt
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MessageSujet: Re: Erwan Sant   Erwan Sant I_icon_minitimeJeu 8 Mai - 20:51

Des Tarkins, des Tarkins, encore des Tarkins ♫

Candidature des plus sympathique, qui introduit sans trop s'attarder dessus le caractère du personnage, et qui se sert du contexte de la civilisation à bon escient. Très peu de fautes, un style net, on est dedans de a à z. Pour moi, c'est une validation sans hésitation, et au passage un gain de 117 points d'expérience. Bienvenue!
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